Texte écrit par Pehr Kalm, naturaliste suédois, en 1749.

extrait : « L’usine, qui est le seul établissement de ce genre dans le pays, est à trois milles à l’ouest de Trois-Rivières. Il y a là deux grandes forges, avec deux plus petites adossées à chacune d’elles, sous un même toit. Les soufflets sont en bois, ainsi que tout le reste (…) Les hauts-fourneaux sont près des forges et ressemblent aux nôtres.

La mine est à deux lieues et demie de la fonderie, et le minerai y est charroyé sur des traîneaux. C’est une sorte de métal (…)Le minerai est si mou qu’on peut l’écraser entre ses doigts. (…)Le fer qui sort de cette usine est, me dit-on, mou, flexible et résistant; et la rouille ne l’attaque pas aussi aisément que le fer ordinaire (…) on y fond des canons et des mortiers de diverses grandeurs, des poêles qui sont en vogue dans tout le Canada, des chaudrons, etc., sans compter le fer en barres.

(…) c’est la seule entreprise de ce genre en Canada, elle n’a pas de concurrence à soutenir, c’est chez elle qu’il faut se procurer tous les outils en fer, et tout le fer dont on peut avoir besoin. De plus, une rivière, qui descend des Forges au fleuve St. Laurent, offre une voie facile autant que peu coûteuse pour le transport du métal sur tous les points du pays.»

 

adaptation : L’usine est le seul bâtiment de ce genre dans la région. Elle est à 3 milles (1600 mètres) à l’ouest de Trois-Rivières. Il y a deux grandes forges qui ont chacune deux petites forges de chaque côté. Tout, même les soufflets, est en bois. Les hauts-fourneaux sont proches des forges et ressemblent à ceux en Europe.

La mine est à deux lieues et demi (10 kilomètres) de la fonderie. Le minerai, c’est-à-dire le métal des mines, est transporté sur des traîneaux. Il est tellement mou qu’on peut l’écraser avec les doigts. Le fer qui est produit dans cette usine est mou, souple et résistant. Il ne rouille pas aussi facilement que le fer ordinaire. Les forges servent à faire des canons, des mortiers de différentes grandeurs, des poêles qui sont à la mode partout au Canada, des chaudrons pour faire la cuisine, etc. et des barres de fer. 

C’est la seule entreprise de ce genre au Canada. Elle n’a pas de concurrence. Comme elle est la seule, il faut aller chercher tous les outils et le tout le fer qui sont nécessaires. La rivières qui descend entre les forges et le fleuve Saint-Laurent est un moyen de transport facile et peu cher pour transporter le métal dans tout le pays. 

 

* naturaliste : scientifique qui écrit des textes réalistes. 
* forge : lieu où est transformé le métal en objets.
* soufflet : instrument qui souffle l’air et qui permet de garder le feu allumer.
* haut-fourneau : appareil où on fait chauffer le minerai pour le transformer.
* fonderie : lieu où est fondu le métal.
* rouille : du verbe “rouiller”. Quand le métal change de couleur à cause de l’oxygène. 
* mortier : tube qui permet de lancer des projectiles.